Les habitudes de consommation changent profondément en restauration ! Le confinement a poussé les restaurateurs à se convertir à la vente à emporter. De nouveaux modèles de cuisines partagées ou de Dark Kitchen se sont démocratisés. Et maintenant, vous allez vous faire livrer votre petit déjeuner ? La révolution n’est donc pas finie …

Quelques chiffres

Nous avons rencontré le CEO de Bagelstein, Thierry VEIL, lors du salon Food Hotel Tech. Attention : grosses annonces !

20% ! C’est la part de CA que Deliveroo représente pour la chaine de bagels (contre 8% avant la crise sanitaire). C’est donc son meilleur client.

Autant vous dire qu’un client qui pèse 20% de votre CA, n’oublie jamais de négocier ses prix : baisses de marge en vue.

6 ! C’est le nombre de marques virtuelles que Bagelstein commercialise sur les plateformes de livraison sans que vous le sachiez !

La mauvaise image associée aux dark kitchens a du plomb dans l’aile : de plus en plus de restaurateurs optent pour les compléments de revenus qu’offrent la création de marques virtuelles (à l’attention unique des plateformes de livraison donc). De nouveaux acteurs permettent même de distribuer des marques virtuelles toutes faites et marketées (à condition de respecter leur charte qualité), mais surtout en délestant le restaurateur de tout l’aspect logistique (inscription sur la plateforme de commande en ligne, visibilité, commande et livraisons). On pense bien sur à la Start-up Not So Dark que nous avions rencontré sur un salon précédent.

Bien ou service ? Qu’est-ce que ça change ?

Vendre un bien ou un service implique des promesses différentes aux clients. Ainsi, Victor LUGGER, CEO de Big Mamma, évoque un fossé qui s’est creusé pendant la crise entre l’attendu lors d’une livraison et lors d’une sortie restaurant.

Selon lui, seuls deux critères comptent pour le client qui souhaite se faire livrer un repas : le prix et la rapidité ! Là où l’attendu au restaurant est de plus en plus orienté autour de l’expérience que l’on y vit. En effet, le client est étonnamment prêt à payer plus cher et/ou à y passer plus de temps pour vivre une expérience unique et potentiellement virale.

Découvrez la présentation du salon Food Hotel Tech sur notre chaine YouTube.

On a testé pour vous la livraison du petit déjeuner !

Nouvelle pratique en livraison – Vous allez vous faire livrer votre petit déjeuner …

Lors d’une conférence sur le sujet, Kevin MAUFFREY, Directeur marketing chez Deliveroo expliquait que nos petits déjeuners vont bientôt arriver à notre porte ! Selon lui, chez nos voisins d’Outre-Manche, le nombre de livraisons tend à s’égaliser entre matin, midi et soir. Cette tendance ne va pas tarder à arriver en France. Kevin Mauffrey nous fait également savoir que chez Deliveroo, le snacking, les courses de proximité ainsi que la livraison lors du « late night » ou « fin de soirée » sont des tendances de plus en plus importantes.

IMG 20220617 164949
La conférence « Comment ont évolué les habitudes des consommateurs en restauration » au salon Food Hôtel Tech
Vous allez vous faire livrer votre petit déjeuner

Payer plus cher au restaurant ? Oui, pour vivre une expérience !

Les solutions qui libèrent du temps aux serveurs, comme aux réceptionnistes, ou encore qui offrent de nouvelles expériences aux clients ont le vent en poupe. Les restaurateurs qui proposent des repas à l’aveugle (avec le chef, lui même, qui vous challenge pour deviner ce que vous êtes en train de manger) ou encore qui offrent « la » table confidentielle au cœur de la cuisine du restaurant rencontrent un grand succès.

Des chaines de restaurants se dotent de robots serveurs qui chantent « joyeux anniversaire » en portant votre plateau à table pour être sur que tous les clients dégainent leur téléphones et partagent cette expérience surréaliste sur les réseaux sociaux. On se demande presque si une expérience, même désagréable, ne déplacerait pas les foules : on pense à ce serveur en sueur qui sert votre repas à même la table

Victor LUGGER est également CEO de Sunday. Il nous explique que grâce à son application, les serveurs n’ont plus besoin de perdre du temps à faire payer les clients et peuvent en profiter pour passer de table en table « bichonner les consommateurs en leur demandant s’ils leur manquent quelque chose ». Les métiers évoluant, le temps gagné permet possiblement de soigner la e-réputation du restaurant, en allant s’assurer des avis positifs. Dans cette même logique de temps mieux exploité, post crise sanitaire, le Chef triplement étoilé, Yannick ALLENO, faisait récemment l’éloge de la « conciergerie de table« . La logique étant de mieux préparer la venue de ses clients grâce à un rendez-vous téléphonique pour dépasser le « Combien de couverts ? Quelle heure ? » et mieux appréhender les attentes de ses clients.

Pour Thierry VEIL, il y existe cependant un paradoxe dans ces nouvelles tendances car certains consommateurs ont besoin de voir la nourriture être cuisinée devant eux mais la voudraient en « Grab and Go » (traduction littérale : « Attraper et Partir »).

Conclusion

Vous allez vous faire livrer votre petit déjeuner ! Mais pas que …

De nouvelles façons de consommer ses repas continuent donc d’émerger. Les drones ne nous livrent pas encore nos pizzas mais se faire livrer un petit déjeuner ne devraient plus tarder à devenir une pratique répandue en France. Les expériences nouvelles en restaurant vont se multiplier au gré des vidéos virales de pâtes cuites et servies depuis la meule de parmesan

Si on dézoome un peu ce focus sur la restauration en livraison en opposition à l’expérience en restaurant, d’autres nouveaux acteurs jouent des coudes et intègrent notre quotidien auprès des jeunes notamment. Jason Marinho, 24 ans, (co-Fondateur de Driing) est un utilisateur fidèle de Hello Fresh.

« C’est très gratifiant de manger le repas qu’on a cuisiné soi-même »

Il se fait livrer 1 fois par semaine ses repas sous forme d’une recette et de ses ingrédients frais. Pour ce qui est des tarifs, au début, Jason témoigne avoir payé « 25 euros pour 5 repas pour deux personnes. C’est rapidement passé à 60 euros ». Mais là encore l’expérience a eu gain de cause …

Recruter un apprenti

Nos formations obligatoires